Organiques
Voici une scène de rue un peu apocalyptique, on devine des immeubles, un arbre sur la droite, et sur la gauche comme deux personnages à leurs fenêtres respectives. Peut-être un homme et une femme ? On devine vaguement les choses, et on est surtout pris dans une sorte de tourbillon organique qui semble mêler homme, architecte et végétation dans le même élan.
J’aime faire des tableaux à partir de souvenirs, mais j’aime également partir de rien, d’une simple tache ou d’une trace qui devient là une feuille, ici une sorte de substance organique, et construire au fur et à mesure, de proche en proche, jusqu’à former une sorte de tout mouvementé, étrange, tortueux ou sensuel. Je ne qualifierais pas ces tableaux d’abstraits, bien qu’ils en aient l’apparence, parce que j’y retrouve des images de représentations assez basiques comme de la végétation ou des personnages. Ici c’est le processus de création lui-même qui se calque sur la vie, en faisant cohabiter un peu comme au hasard des formes multiples, qui par leur coexistence, forment une sorte de grand mouvement vital, cosmique. En effet je pense que les choses ne sont pas séparées, comme on a tendance à le croire, mais que toutes les choses sont connectées entre elles, par un lien que nous n’avons pas la capacité de définir ou percevoir clairement.